Productions scientifiques

Since the completion of the Human Genome Project (HGP), biomedical sciences have moved away from a gene-centred view and towards a multi-factorial one in which environment, broadly speaking, plays a central role in the determination of human health and disease. Environmental exposures have been shown to be highly prevalent in disease causation. They are considered as complementary to genetic factors in the etiology of diseases, hence the introduction of the concept of the “exposome” as encompassing the totality of human environmental exposures, from conception onwards (Wild 2005), and the launch of the Human Exposome Project (HEP) which aims to complement the HGP. At first sight, and seen as complementary to the genome, the exposome could thus appear as contributing to the rise of novel postgenomic deterministic narratives which place the environment at their core. Is this really the case? If so, what sort of determinism is at work in exposomics research? Is it a case of environmental determinism, and if so, in what sense? Or is it a new sort of deterministic view? In this paper, we first show that causal narratives in exposomics are still very similar to gene-centred deterministic narratives. They correspond to a form of Laplacian determinism and, above all, to what Claude Bernard called the “determinism of a phenomenon”. Second, we introduce the notion of “reversed heuristic determinism” to characterize the specific deterministic narratives present in exposomics. Indeed, the accepted sorts of external environmental exposures conceived as being at the origins of diseases are determined, methodologically speaking, by their identifiable internal and biological markers. We conclude by highlighting the most relevant implications of the presence of this heuristic determinism in exposomics research.

Il s'agit du texte de réponses de Stéphane Madelrieux écrit à l'occasion d'un symposium sur son livre *Philosophie des expériences radicales* (Paris, Seuil, 2022) organisé par la revue EJPAP. L'article aborde d'abord des questions de méthode (sur l'idée de programme en philosophie), puis des questions généalogiques (sur les sources de l'empirisme métaphysique), enfin des questions normatives (sur la critique des expériences fondamentales).

Au moment où le philosophe indien Nāgārjuna fait son entrée au programme de Terminale, cet ouvrage se signale par son utilité, pour le chercheur confirmé comme pour un public humaniste mais encore novice en matières orientales, son originalité ainsi que sa puissance d’organisation. Trop longtemps, dans les manuels ou les encyclopédies, la philosophie indienne a été présentée de manière dogmatique, en énumérant des écoles, voire des sectes, qui semblaient enfermées dans leurs propres présupposés. Nos auteurs parviennent à montrer que c’est au contraire à travers un dialogue attentif aux exigences universelles de l’esprit humain, où chaque penseur essaie, pour asseoir sa position, de produire des arguments dont même l’autre, appartient-il à une tradition religieuse différente, puisse reconnaître la validité, qu’une rationalité autonome s’est développée en Inde autour de questions qui intéressent véritablement le philosophe d’Europe ou d’ailleurs. L’ouvrage est ainsi construit comme une suite ordonnée de dissertations, nourries par les penseurs indiens, où sont notamment examinés le degré de réalité et la nature de ce que nous estimons, peut-être à tort, constituer notre personne, le fameux « soi » qu’on voudrait immatériel, substantiel et éternel, voire infini sous tout rapport, et, le cas échéant, la manière dont il se manifeste à chacun de nous, puis l’existence éventuelle d’objets extérieurs en sus des modifications de la conscience qui nous les représentent, puis, plus spécialement, les opérations cognitives qui m’amènent à reconnaître la présence d’un alter ego dans le monde, la liste et la hiérarchie des moyens de connaissance valide ainsi que la cause des erreurs, l’articulation entre raison et autorité scripturaire, le rapport conventionnel ou naturel entre les mots et les choses, le statut ontologique des universaux, l’essence et les opérations de Dieu à l’égard du monde, ainsi que la possibilité de produire une preuve rationnelle de son existence…