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La liberté d’expression. Avec Charles Girard invité de France Culture
Evènement | 24 octobre 2020
Charles Girard
Samedi 24 octobre et vendredi 13 novembre 2020, Charles Girard, Maître de Conférences à la Faculté de philosophie de l'Université Jean Moulin Lyon 3 et membre de l’Institut de Recherches Philosophiques de Lyon, était au micro de France Culture dans le cadre des émissions "Le Temps du débat" et "À présent" consacrées à la liberté d'expression.
Charles Girard intervenait aux côtés de Aude Duret, Vice-procureur au tribunal de grande instance de Paris, et Basile Ader, avocat au barreau de Paris, spécialisé en droit des médias.
À la suite de l'assassinat du professeur Samuel Paty, des voix se sont élevées dans l’espace public pour exiger une révision de la loi sur la presse de 1881, dans le but de limiter plus étroitement la liberté d’expression. Dans ce contexte, le philosophe s’est attaché à rappeler les fondements philosophiques et les limites juridiques du droit à la libre expression. Les comportements ayant conduit, dans cette affaire comme dans d’autres, à des conséquences dramatiques, ne relèvent pas en réalité de l’exercice de la liberté d’expression et sont déjà condamnables en droit français (c’est le cas notamment de la diffamation, du harcèlement, ou de la mise en danger de la vie d'autrui).
Charles Girard est revenu également sur la différence de nature entre le blasphème, qui ne saurait constituer un délit pour un droit laïque, et l’incitation à la haine raciste, qui est par contre réprimée par ce droit. Si ces catégories ne se confondent en rien, l’interprétation des dessins, discours ou gestes, peut, en revanche, donner lieu à des désaccords, car elle doit toujours se faire en contexte et repose sur des techniques précises. Elle exige donc un apprentissage. Il a enfin évoqué à la fois les difficultés relatives à la régulation des réseaux sociaux (modalités de l’anonymat, problème de la délégation du pouvoir de censure à des acteurs privés), qui constitue un défi réel et urgent.
► Écouter l'émission "Le Temps du débat" en podcast
Charles Girard intervenait aux côtés de Marylin Maeso, philosophe et essayiste.
Présentation de l'émission par France Culture : "La crête, cela veut dire entre plusieurs gouffres : la menace extérieure et l’abus intérieur. Mais cela ne veut pas dire que la liberté d’expression est dans le vide, en l’air, sans fondement, sans principes ! Au contraire, la crête c’est aussi le cadre ! Et on ne peut comprendre la liberté d’expression en dehors du cadre démocratique. C’est lui, et lui seul, qui en définit les limites. Il refuse les limites venues d’ailleurs, mais fait respecter les limites qui sont les siennes. La liberté d’expression et ses limites ont leurs catégories propres (l’incitation à la haine, l’atteinte à la vie et à la dignité) et non pas celle des autres discours (par exemple les religions, ou l’atteinte à la sensibilité) et ses institutions (les journaux, mais aussi les tribunaux). Comment définir, maintenir, arpenter cette crête, à travers les gouffres du présent ?"
► Écouter l'émission "À présent" en podcast
Samedi 24 octobre 2020 | Liberté d'expression : faut-il changer la loi de 1881 ?
Émission "Le Temps du débat" (par Raphaël Bourgois)
Charles Girard intervenait aux côtés de Aude Duret, Vice-procureur au tribunal de grande instance de Paris, et Basile Ader, avocat au barreau de Paris, spécialisé en droit des médias.
À la suite de l'assassinat du professeur Samuel Paty, des voix se sont élevées dans l’espace public pour exiger une révision de la loi sur la presse de 1881, dans le but de limiter plus étroitement la liberté d’expression. Dans ce contexte, le philosophe s’est attaché à rappeler les fondements philosophiques et les limites juridiques du droit à la libre expression. Les comportements ayant conduit, dans cette affaire comme dans d’autres, à des conséquences dramatiques, ne relèvent pas en réalité de l’exercice de la liberté d’expression et sont déjà condamnables en droit français (c’est le cas notamment de la diffamation, du harcèlement, ou de la mise en danger de la vie d'autrui).
Charles Girard est revenu également sur la différence de nature entre le blasphème, qui ne saurait constituer un délit pour un droit laïque, et l’incitation à la haine raciste, qui est par contre réprimée par ce droit. Si ces catégories ne se confondent en rien, l’interprétation des dessins, discours ou gestes, peut, en revanche, donner lieu à des désaccords, car elle doit toujours se faire en contexte et repose sur des techniques précises. Elle exige donc un apprentissage. Il a enfin évoqué à la fois les difficultés relatives à la régulation des réseaux sociaux (modalités de l’anonymat, problème de la délégation du pouvoir de censure à des acteurs privés), qui constitue un défi réel et urgent.
► Écouter l'émission "Le Temps du débat" en podcast
Vendredi 13 novembre 2020 | Sur la crête de la démocratie : la liberté d'expression
Émission "À présent" (par Frédéric Worms)
Charles Girard intervenait aux côtés de Marylin Maeso, philosophe et essayiste.
Présentation de l'émission par France Culture : "La crête, cela veut dire entre plusieurs gouffres : la menace extérieure et l’abus intérieur. Mais cela ne veut pas dire que la liberté d’expression est dans le vide, en l’air, sans fondement, sans principes ! Au contraire, la crête c’est aussi le cadre ! Et on ne peut comprendre la liberté d’expression en dehors du cadre démocratique. C’est lui, et lui seul, qui en définit les limites. Il refuse les limites venues d’ailleurs, mais fait respecter les limites qui sont les siennes. La liberté d’expression et ses limites ont leurs catégories propres (l’incitation à la haine, l’atteinte à la vie et à la dignité) et non pas celle des autres discours (par exemple les religions, ou l’atteinte à la sensibilité) et ses institutions (les journaux, mais aussi les tribunaux). Comment définir, maintenir, arpenter cette crête, à travers les gouffres du présent ?"
► Écouter l'émission "À présent" en podcast